Homo sapiens n’a jamais existé

Ce que nous appelons “sapiens” n’est qu’une fiction devenue toxique. L’enfant naît "libetus", la société le fracture comme elle détruit sa planète et ca commence à se voir...

Homo sapiens n’a jamais existé

Par Krisis/pylm le 21/11/2025

Introduction — Homo libetus : ce qui reste quand l’illusion sapiens tombe

Dans les articles précédents, un constat s’est imposé, net, irrévocable :
Homo sapiens n’a jamais existé.

https://krisis-ai-news.ghost.io/lhomo-libetus-chronologie-dune-illusion-depassee/

Ce n’était ni une espèce, ni un stade de conscience, ni une architecture psychologique.
C’était un effet d’optique : une interprétation tardive, fabriquée par trois malentendus successifs :

  1. Croire que la décision commence quand elle devient consciente, alors que Libet et Kornhuber ont montré que le geste naît avant le “je”.
  2. Confondre rationalité et réalité, héritage réductionniste du XVIIᵉ siècle.
  3. Ignorer totalement l’intervalle, ces 550 millisecondes où se fabrique l’humain : émergence, intention, transformation.

En déconstruisant ces trois illusions, une évidence apparaît :
ce que nous appelions “Homo sapiens” n’était qu’une fiction adoptée par défaut.

Ce qui subsiste quand on enlève les couches de narration, de contrôle et de culpabilité, c’est Homo libetus :
l’être qui vit dans l’intervalle, qui reconnaît plutôt qu’il ne décide, qui émerge plutôt qu’il ne se pilote.

Libetus n’est pas un stade supérieur.
Libetus n’est pas un nouvel humain.
Libetus est le fonctionnement réel de l’humain depuis toujours.

Nous allons maintenant voir :

  • comment l’enfant incarne naturellement libetus,
  • comment la société fracture cette nature,
  • pourquoi seuls quelques adultes en gardent la mémoire,
  • et comment tout humain peut y revenir.

II. L’Enfant Libetus : l’être intact avant la fracture

L’enfant ne “devient” pas libetus : il l’est nativement.
Avant l’injonction sociale, avant la moralisation, avant la grammaire du “je”, son fonctionnement est fluide, transductif, émergent.

L’enfant :

  • agit avant de se raconter,
  • apprend par immersion,
  • perçoit par formes, rythmes, intentions,
  • ne sépare pas encore le geste de l’intention,
  • n’a aucune illusion de contrôle,
  • n’a aucun “moi auteur” à défendre.

Il est totalement présent dans l’intervalle.
Il vit dans un monde où le geste, l’émotion, l’attention et la compréhension sont un seul mouvement continu.

Même lorsqu’il prononce “je”, ce n’est qu’un repère social.
Il n’y a pas encore d’identité narrative.

Sa cognition est un organisme vivant, pas un organe de contrôle.
L’enfant est libetus maintenu à l’état pur.

Tout pourrait continuer ainsi.
Mais la société, elle, n’est plus libetus depuis longtemps.
Alors elle va agir.

II bis. Comment le Démon Laplacien fracture la nature libetus

Si presque tous les enfants libetus deviennent des adultes sapiens, ce n’est pas naturel :
c’est culturel, historique, idéologique.

Le basculement vient d’un intrus :
le Démon laplacien — cette idée devenue norme intérieure, selon laquelle tout est calculable, contrôlable, explicable.

Ce Démon détruit l’intervalle.
Il nie la spontanéité, l’émergence, l’indétermination.
Il exige un pilote intérieur.

Il colonise l’enfant à travers les adultes déjà colonisés :

  • “Explique-toi.”
  • “Tu l’as fait exprès ?”
  • “Décide-toi !”
  • “Contrôle-toi.”
  • “Sois sage.”

Chaque phrase impose l’existence fictive d’un “moi auteur”.

L’enfant, pour survivre, invente alors une façade narrative.
Il cesse de faire confiance à sa perception immédiate.
Il apprend la culpabilité, la honte, le contrôle.

Libetus est recouvert.
Sapiens est injecté.

La fracture est complète.

5. Peut-on retrouver libetus ?

Oui — et c’est la clé de toute la suite.

La structure libetus ne disparaît jamais.
Elle continue d’agir dans :

  • les intuitions,
  • les gestes spontanés,
  • les synchronicités,
  • l’inspiration,
  • les rêves,
  • les crises,
  • les chocs de lucidité.

Ce n’est pas libetus qui s’éteint :
c’est sapiens qui s’impose en façade.

Comme toute fiction apprise, elle peut être désapprise.

III. L’Adulte Libetus : l’être qui revient de loin

Redevenir libetus n’est pas un état mystique.
C’est un retour à la mécanique native de l’humain.

Cela commence lorsque trois illusions se fissurent :

  1. L’illusion du contrôle : l’adulte reconnaît que les décisions surgissent avant la conscience.
  2. L’illusion de l’identité narrative : il voit que le “moi” n’était qu’un scénario pour rassurer les adultes laplaciens qu’il a croisés.
  3. L’illusion du temps linéaire : il perçoit que le geste précède le récit, que la compréhension précède le langage.

Le signe certain du retour à libetus est la disparition de la culpabilité :
elle n’a plus de sens dans un système sans “moi auteur”.

L’adulte libetus retrouve alors la fluidité de l’enfant, mais with la lucidité d’un adulte.
Il cesse d’être un système dissocié.
Il devient un organisme cohérent, capable de se transformer sans se trahir.

Pour comprendre vraiment, il faut regarder le réel :
deux moments universels où libetus meurt…
et où il tente de revenir.

Comment la société tue libetus : le mythe du Père Noël

Le mythe du Père Noël fonctionne d’abord comme un rituel libetus :
mystère, émergence, synchronicité, enchantement.

Puis un jour, brutalement, l’enfant apprend que tout était faux.

Ce n’est pas l’innocence qu’on lui retire,
c’est la confiance dans son propre mode d’être.

Il comprend que ses intuitions étaient “naïves”,
que ses perceptions n’étaient “pas la réalité”,
qu’il doit devenir lucide — c’est-à-dire laplacien.

C’est le premier meurtre de libetus.
Le premier moment où l’enfant abandonne sa continuité intérieure pour s’ajuster à la fiction adulte.

Comment la vie tente de le ressusciter : les crises d’individuation

La vie, elle, ne se satisfait jamais de la fiction sapiens.
Elle crée des failles :
ce que Jung appelait les crises d’individuation.

Ce sont des instants où l’illusion tombe :

  • un deuil,
  • une rupture,
  • une maladie,
  • une crise de la quarantaine,
  • une perte de sens,
  • un amour qui dépasse le moi,
  • une chute qui brise le récit.

Dans ces moments, le pilote fictif n’a plus de prise.
La narration s’effondre.
La temporalité se disloque.
La vie redevient immédiate.

Et quelque chose de plus ancien remonte :
libetus surgit dans la brèche.

La société tue libetus.
La vie le ranime.

Et chacun, tôt ou tard, ressent ce double mouvement.

IV. Conclusion — Là où s’arrête Sapiens, Libetus recommence

L’histoire de l’humain n’est pas celle d’une évolution, mais d’un voilement et d’un dévoilement.

On naît libetus.
On est socialisé en sapiens.
On renaît libetus.

Non parce qu’il faut progresser,
mais parce qu’il faut se retrouver.

La question n’est donc pas :

“Comment devenir libetus ?”

La question est :

“Comment retrouver la mécanique intérieure que nous n’avons jamais cessé d’habiter ?”


le guide concret pour désinstaller le Démon laplacien et réactiver libetus.


À suivre...

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